L’outil économique est constitué par l’entreprise qu’il s’agit de valoriser financièrement. Cet outil économique permet, à partir de ses ressources constituées par son savoir-faire, sa réputation, son fonds de commerce, son parc de machines, son patrimoine immobilier d’une part, son besoin en fonds de roulement (la différence entre les stocks, les créances d’exploitation diminuées des passifs d’exploitation) de générer des résultats, des profits.
Comment évaluer financièrement une société ?
La société peut ainsi être financièrement évaluée à partir de l’actualisation de ses flux de trésorerie à la condition de disposer d’un plan d’affaires prévisionnel à moyen terme. Ce « business plan » comporte des informations justifiées au sujet des volumes d’affaires escomptés, des niveaux de résultats, des investissements à réaliser. Dans d’autres cas, à partir du moment où l’outil économique génère des résultats récurrents pouvant être estimés de manière normative et reproductibles dans le temps, ces résultats peuvent faire l’objet d’une capitalisation à l’aide d’un taux dit de capitalisation.
Dans les deux cas de figure – actualisation des flux de trésorerie futurs par l’approche méthodologique dite des Discounted Cash Flows (DCF) et capitalisation d’un résultat estimé normatif, reproductible dans le temps par la méthode dire de « capitalisation d’un agrégat de résultat » – en cas de valeur économique, il s’agit de déterminer un taux qui dépend de la structure financière de l’entreprise à évaluer.
La structure financière d’une société
La structure financière de toute société dépend de deux groupes de financeurs représentés par les actionnaires / associés d’une part et par les établissements bancaires prêteurs d’autre part. Les actionnaires / associés apportent des fonds à l’entreprise pour la constitution de son capital social, participent le cas échéant à des augmentations de capital social par la création d’actions nouvelles tandis que les établissements bancaires prêtent, temporairement, en fonction d’un acte juridique de prêt, des fonds à la société afin de lui permettre de se développer, d’investir, de financer ses besoins quotidiens (découvert en compte, escompte, mobilisation de créances notamment).
En théorie, les actionnaires / associés prennent donc davantage de risques que les prêteurs dans la mesure où ces actionnaires / associés n’ont aucune certitude de recouvrer leur mise de fonds si la société se trouve ultérieurement en procédure collective (redressement judiciaire / liquidation judiciaire par exemple).
De leur côté, les établissements bancaires prêteurs peuvent disposer de garanties en contrepartie de leurs prêts consentis, accordent des crédits amortissables qui se remboursent régulièrement : les encours de crédits se réduisent onc progressivement en fonction du temps et des échéances à la condition toutefois que les sociétés bénéficiaires de ces financements honorent régulièrement leurs échéances.
Valeur économique : quels sont les taux à connaître ?
En matière d’évaluation financière de sociétés, il est généralement admis que les taux d’actualisation considérés (méthode des DCF) ou de capitalisation (méthode de la capitalisation d’un résultat) se composent de plusieurs taux et agrégats : d’une part d’un taux sans risque – il s’agit généralement du taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) – d’une prime de risque du marché des actions – actuellement comprise entre 7% à 8% – de coefficients de risques liés au secteur économique de l’entreprise qu’il s’agit d’évaluer financement – les secteurs de l’économie sont généralement découpés en 15 / 25 secteurs dont les évolutions et les risques présentés ne sont pas tous identiques – et le cas échéant de primes de risques spécifiquement rencontrés par la société.
Le taux d’actualisation appelé coût moyen pondéré du capital (CMPC ou Wacc : weighted average cost of capital) représente ainsi le taux de rentabilité attendu par les actionnaires / associés et par les établissements financiers prêteurs en fonction de leurs investissement réalisés, le taux de capitalisation sont ainsi formés, la valeur d’entreprise (VE) de la société peut ainsi être financièrement estimée.
La dette nette d’une entreprise
Afin de passer, dans un second temps, de la valeur d’entreprise (VE) à la valeur économique actualisée de ses capitaux propres, il s’agira de prendre en compte la « dette nette » qui viendra en diminution de la valeur d’entreprise. Cette « dette nette » se compose de la différence entre les dettes bancaires (consenties par les établissements bancaires notamment) et les dettes financières (les comptes courants d’associés constitués par les fonds mis temporairement à la disposition de l’entreprise par ses actionnaires / associés) augmenté de la trésorerie excédentaire, stable et disponible dont dispose en en permanence le société.
Lors d’une cession d’entreprise, cette « dette nette » doit être ajustée au jour le plus proche possible de la mutation de ses droits sociaux : en effet, les encours de prêts bancaires, les comptes courants d’associés peuvent être moins importants qu’ils ne l’étaient en date de clôture des comptes du dernier exercice social, à partir du moment où ils ont été partiellement ou totalement remboursés. Il en est ce même de la position créditrice des comptes bancaires qui peut tout à fait, au jour de la cession des droits sociaux de l’entreprise, être plus élevée ou moindre qu’elle ne l’était au jour de clôture de son dernier exercice social. La valeur économique actualisée des capitaux propres de la société est ainsi déterminée à partir de la valeur d’entreprise et de la dette nette.