L’enjeu : en permanence, toute entreprise se trouve confrontée à de nouveaux défis à relever, que ceux-ci soient d’origine internes et donc spécifiques à l’entreprise elle-même ou d’origine externe du fait du contexte économique général, du fait du secteur économique d’activité sur lequel se positionne la société.
L’entreprise peut-elle s’appuyer sur ses atouts afin d’être en mesure de relever constamment les défis qui sont les siens ?
Quelles interrogations se trouvent soulevées par cette réalité économique et comment appréhender de manière exhaustive de tels défis ?
Du préventif au curatif
Anticiper, c’est déjà gérer, prévoir pour ne pas subir un retournement de situation, de conjoncture, d’une situation interne défavorable liée à une trop grande dépendance vis-à-vis de clients clé, de fournisseurs clé, de partenaires clé, de banques incontournables, déjà très engagement au niveau des concours accordés.
La mise en œuvre d’une veille économique et concurrentielle, la pratique du benchmarking, l’appartenance à des réseaux professionnels, l’affiliation au syndicat professionnel, l’entourage constitué par les conseils dispensas par les avocats, des experts-comptables participent également aux mesures préventives des risques que l’entreprise est susceptible de rencontrer.
Les questions clé à se poser
Elles peuvent faire l’objet de regroupement en plusieurs catégories distinctes procédant des aspects commerciaux, managériaux, sociaux, juridiques, financiers, stratégiques. Il est alors possible d’indiquer pour chaque rubrique de risques ainsi identifiés quelle est la portée des défis à relever.
La réalité juridique à appréhender nécessite notamment les interrogations suivantes : la géographie du capital, la répartition des droits sociaux entre les associés participe-t-elle toujours à l’affectio societatis ?
Dans le cas où la société n’est pas propriétaire de ses locaux artisanaux, industriels, de ses bureaux ou si ceux-ci ne sont pas détenus au travers d’une société civile immobilière dont les associés de la société opérationnelle seraient également titulaires de droits sociaux, ne serait-il pas opportun de les acquérir plutôt que de les louer ?
Les contrats liant l’entreprise avec les tiers sont-ils à actualiser, à revoir ?
De quels contrôles de nature fiscale, sociale l’entreprise a-t-elle récemment fait l’objet et quelles conséquences en a-t-elle tiré sur le plan de l’amélioration de ses procédures internes ?
La réalité commerciale d’une entreprise
Elle nécessite de se poser toutes les questions possibles concernant la consistance du fonds de commerce, du fond artisanal, du fond libéral, quelles sont les caractéristiques et les attentes actualisées des clients, la zone de prospection et de chalandise évolue-t-elle, se limite-t-elle au niveau régional ou est-elle actuellement susceptible de s’étendre au niveau national voire international en fonction de nouvelles opportunités décelées de marché ?
Quels sont aujourd’hui les principaux partenaires, les principaux concurrents ?
Quelle est l’image de marque et la notoriété actuelle de l’entreprise ?
Le patrimoine d’entreprise
L’appréciation de la réalité patrimoniale et des moyens de production, de développement, d’investissements à réaliser passe par les réponses à apporter aux interrogations suivantes : l’outil est-il récent, obsolète, permet-il d’envisager encore sereinement les années à venir ?
Des investissements sont-ils au contraire envisagés, planifiés, dépendant d’autres événements tant stratégiques que bancaires ou financiers ?
La société a-t-elle développé des brevets et les a-t-elle bien protégés ? De telles ressources d’ordre patrimonial sont-elles le fait uniquement de l’entreprise ou également de ses concurrents ?
Quand est-il du plan managérial ?
Sur le plan managérial et social, il peut être indispensable de s’interroger au sujet du sens né de l’histoire de l’entreprise. Le modèle de fonctionnement de l’entreprise, paternaliste, ayant mis en place des délégations de pouvoirs par exemple correspond-t-il toujours aujourd’hui au style de management accepté par les collaborateurs ?
Qui est désormais considéré comme « homme ou femme clé » ?
Quel est le style de management mis en œuvre au quotidien et quel est le climat social ?
Turn-over et pyramide des âges, grilles de rémunérations et formalisme des entretiens annuels, procès prud’homaux constituent autant de clignotants destinés à être prise en compte par le management avant que ces clignotants n’adoptent dangereusement la couleur rouge.
Quid de la réalité financière ?
Quant à la réalité financière, à partir de l’analyse des états financiers intermédiaires mensuels constitués par le bilan, le compte de résultat et l’annexe au regard de plusieurs exercices sociaux clôturés ayant fait l’approbation en assemblée générale des associés, quelle est la profitabilité, la rentabilité, les cash-flows générés par la structure économique ? La politique pratiquée en matière d’investissements – ou en l’absence d’investissements – de versement de dividendes – ou d’absence de versements de dividendes alors que les investissements ne sont pas envisagés – ont-elle bien toujours leur raison d’être, leur fondement financier ? Le modèle économique prôné par l’organe de direction est-il bien compatible avec les agrégats financiers analysés ( évolution et tendance du chiffre d’affaires, marges, résultats d’exploitation, ratios de profitabilité, ratios de rentabilité), ces agrégats se trouvent-ils bien en phase avec le plan d’action stratégique à moyen terme même si celui-ci n’a été brossé que globalement sans que l’organe de direction en soit entré dans les détails ?
Bon à savoir : lors de l’évaluation financière de l’entité économique constitué par l’entreprise, la réalité de ses atouts et des défis auxquels l’entreprise e trouve inévitablement confortée permettent de qualifier son modèle économique, de l’apprécier. La recherche de l’exhaustivité des atouts et des défis passe par un questionnement continu et la mise en place de démarches d’amélioration continue pouvant constituer au tant de sujets fédérateurs pour l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise.