L’évaluation financière des sociétés et la dynamique humaine
L’enjeu : a dynamique humaine sous ses différents angles interfère particulièrement dans le processus d’évaluation financière d’une société à acquérir, dans l’appréciation de sa capacité à générer une profitabilité attractive.
La dynamique humaine entre le cédant et le cessionnaire
Cet aspect humain passe, déjà, par la dynamique de confiance à instaurer entre le cédant et le cessionnaire : plus ce climat est serein, ouvert, plus les informations entre les parties circuleront librement et facilement. Ces échanges d’informations peuvent, notamment, passer par l’exposé des raisons de la création d’une holding détenant la société commerciale. Ceci par l’explication de la fixation de la politique de rémunération du fait de l’histoire de l’entreprise, par les raisons de la constitution d’une retraite complémentaire.
De ce climat de confiance instauré au fur et à mesure des rencontres entre cédant et cessionnaire, des discussions formelles et informelles, l’acquéreur potentiel des droits sociaux de la société pourra disposer des états financiers sur 5 ans et non sur 3 ans comme cela est habituellement l’usage, pourra obtenir toutes les informations nécessaires à la compréhension de la culture, de l’histoire de l’entreprise et de ses hommes. Tout ceci ne fait certes pas l’objet d’un chiffrage financier, mais ces informations concourent à la formation de la valeur financière de la société.
La dynamique humaine entre les collaborateurs
Certes, le cédant souhaite se retirer pour des raisons de retraite, de maladie, de déménagement, de changement de secteur d’activité et la société est susceptible de se trouver affectée par la perte de son dirigeant. Toutefois, la dynamique humaine également constituée par les équipes demeurant en poste : le savoir-faire, l’organisation, les procédures décrites, ne disparaissent pas nécessairement avec le cédant. Cependant, seule l’analyse affinée des caractéristiques des ressources humaines – ancienneté, pyramide des âges, turn-over notamment – peut permettre de savoir si les collaborateurs demeureront à un horizon déterminé.
La qualité du climat social induira ou réduira certains coûts : si ce climat est mauvais, si des collaborateurs décident de partir, ces départs induiront une charge et les recrutements représenteront également un coût.
La dynamique humaine conforte l’évaluation financière
Enfin, de la dynamique humaine de bon aloi instaurée entre cédant et cessionnaire dépend l’impulsion de la conduite du changement managérial : rassurer les collaborateurs en poste qui envisageront alors la permanence des méthodes, des techniques, des aspects commerciaux.
Un climat opportun de confiance est instauré. De son côté, le cessionnaire qui acquiert les droits sociaux de l’entreprise a besoin de s’assurer que les données des budgets prévisionnels établis par le cédant sont réalistes, notamment du fait de la stabilité des collaborateurs et du climat social.
Cette stabilité favorablement envisagée rend crédible le business plan et ses données financières. Le cédant envisage favorablement son projet d’investissement qui a fait préalablement l’objet d’une valorisation financière. Celle-ci se trouve conforté par la dynamique humaine.
Bon à savoir : parce-que l’entreprise constitue avant tout et également une association humaine, son estimation financière inclut nécessairement son aspect social et managérial. La dynamique humaine est ainsi déterminante pour la société dont les cycles, les périodes de faste et d’exigence peuvent être étroitement liés à la cohésion de ses ressources humaines.